8.
Perte

 

30 septembre 1971

 

Voilà presque une semaine, il s’est passé une chose étrange. J’avais préparé le rituel, allumé le feu au fond du chaudron, invoqué la Déesse et le Dieu afin qu’ils me transmettent leur force pour que je détruise le livre maudit de Harris Stoughton.

Cependant, je n’ai pas pu m’y résoudre.

Il me serait difficile d’expliquer ce que je ressentais. De la peur, oui. Et de la révulsion pour ce livre et son auteur. Mais j’ai aussi éprouvé une sorte d’attraction pour cet ouvrage. À cause de mon sang Rowanwand – l’amour et l’appétit de connaissances qui nous caractérisent. Toujours est-il que j’ai été incapable de le détruire pour toujours, lui et le savoir qu’il contient – même si c’est un savoir dangereux. J’ai dû trouver un endroit sûr pour le cacher.

D’abord, j’ai pensé l’enterrer derrière la maison. La terre peut être très puissante – elle parvient à neutraliser des objets ensorcelés. Puis je me suis dit que quelqu’un risquait de le retrouver – ne serait-ce qu’un animal venu gratter le sol. De plus, c’est un grimoire de magye noire, et toute la terre du monde ne suffirait pas à le purifier.

Ensuite, une autre idée m’a frappée : il y avait dans ma propre maison un endroit couvert de sorts de dissimulation… une pièce secrète que seuls des sorciers initiés pouvaient découvrir : la bibliothèque de mes parents. J’ai décidé d’y ranger le livre et de prévenir mes parents dès que possible. Je n’avais pas voulu leur en parler pour ne pas attirer d’ennuis à Sam. Mais les choses étaient allées trop loin.

Mes parents entreposent leurs livres de magye noire – et ils en possèdent un certain nombre – sur la plus haute étagère. J’ai dû prendre un tabouret pour l’atteindre. Je n’ai pas pu me retenir de lire les autres titres. Certains m’ont fait froid dans le dos et j’ai éprouvé un mauvais pressentiment.

Au moment même où j’ai glissé le livre de Stoughton parmi eux, la lampe dans l’angle s’est mise à trembler. Puis à bouger – tout doucement d’abord, puis si vite qu’elle a glissé sur la table et s’est écrasée au sol. J’ai fermé les yeux. « Un tremblement de terre », me suis-je dit, sans y croire moi-même. Depuis quand y avait-il des séismes à Gloucester ? De plus, la secousse aurait ébranlé toute la pièce.

J’ai finalement réussi à me calmer et à rouvrir les yeux. Tout était immobile, y compris les livres sur l’étagère du haut. Je suis partie de la bibliothèque aussi vite que possible et j’ai aussitôt retracé les sceaux autour de la porte.

J’avais si peur que, pendant une seconde, j’ai envisagé de former un cercle dans ma chambre pour me remettre de mes émotions. Au lieu de quoi je suis sortie me promener le long du belvédère, où j’ai laissé le flux et le reflux des vagues m’hypnotiser.

Je dois être honnête avec moi-même. Ces derniers temps, la magye m’a semblé plus terrifiante que merveilleuse. À partir de maintenant, je crois que je ferai de la nature ma seule religion.

 

Sarah Curtis

 

 

* * *

 

 

— Nous devons y aller tout de suite, a déclaré Erin en regardant sa montre. Hunter devrait être chez lui, et Sky ne va pas tarder à rentrer de sa journée de travail.

J’ai acquiescé sans mot dire. D’un côté, je n’arrivais pas à y croire, de l’autre, je savais que c’était vital et que cela ne pouvait attendre. La détermination d’Erin m’a emportée comme un torrent se joue d’une brindille.

J’ai eu l’impression que le temps ralentissait lorsque nous avons marché jusqu’à ma voiture ; tout me paraissait irréel.

— Je ne te mentirai pas, Morgan, m’a-t-elle lancé en s’installant côté passager. La cérémonie ne va pas être facile.

— J’ai déjà vu des sorciers se faire déposséder de leurs pouvoirs, l’ai-je coupée en repensant à David.

— Cela n’a rien à voir, s’est-elle empressée de me répondre. C’est désagréable, pas douloureux. En bridant tes pouvoirs, nous les limiterons fortement, nous ne te les enlèverons pas. Tu pourras toujours lancer des sorts mineurs, voire des sorts plus compliqués, avec l’aide de sorciers plus puissants. Et le rituel pourra être inversé lorsque tu auras avancé dans ton apprentissage. C’est un peu comme une muselière : une fois qu’on a appris au chien à ne pas mordre, on peut la lui enlever.

— Ça a l’air horrible, ai-je marmonné en démarrant.

— Oui, a-t-elle confirmé en se tournant vers sa vitre. Mais Hunter, Sky et moi, nous serons là pour que cela se passe le mieux possible.

Hunter. J’ai soudain repris espoir. Lui me connaissait mieux que personne, il savait que je ne pouvais pas être responsable de ces incidents. Il persuaderait Erin que ma magye n’avait pas besoin d’être bridée. Il m’en convaincrait, moi.

Il le fallait.

Sky était en train de remonter l’allée lorsque j’ai manœuvré Das Boot devant la maison. Elle s’est tournée vers nous et nous a saluées d’un signe de la main comme si elle était heureuse de nous voir. Lorsqu’elle a vu notre expression à notre descente de la voiture, son sourire a disparu. Au même instant, Hunter est sorti sur le seuil. Il avait dû deviner qu’on arrivait.

— Qu’est-ce qui se passe ? m’a demandé Sky à l’oreille tandis que nous montions les quelques marches qui nous séparaient du perron.

Je n’ai pas répondu. Nous avons tous enlevé nos manteaux en silence. Quand Hunter s’est dirigé vers la cuisine pour mettre de l’eau à chauffer, nous l’avons suivi toutes les trois. Je me suis assise à table en me forçant à me détendre.

— Il y a eu un autre incident, a annoncé Erin avant de leur raconter toute l’affaire.

Hunter a pâli quand elle a expliqué que j’avais failli me faire écraser par une étagère.

— Morgan est le seul dénominateur commun. Je crains que, si nous ne faisons rien pour limiter ses pouvoirs, quelqu’un ne finisse par être blessé.

— Morgan n’y est pour rien, ce sont mes parents qui m’envoient des messages, a répliqué Hunter. J’en suis sûr. Je le sens.

— Tu crois vraiment que l’épisode de samedi soir était un message de tes parents ? a insisté Erin.

Mon cœur frappait des coups sourds dans ma poitrine. Un. Deux. Trois.

— Non, pas cette fois-là, a-t-il soupiré.

— Et la chute de l’étagère non plus, a-t-elle ajouté avant de prendre un ton plus doux pour poursuivre : Hunter, il est possible que tes parents essaient de te contacter. Ce que nous avons vu pendant notre séance de divination, ce que tu as ressenti au cinéma et même la silhouette dans la brume… oui, tout cela ressemble bien à des messages. Il est aussi possible que Morgan soit à l’origine des autres incidents, ceux qui impliquent la télékinésie. Tu as dit toi-même qu’elle était très puissante, mais peu habile… pour le moment.

— Je ne suis pas convaincue, a coupé Sky, à ma grande surprise. Habile ou pas, Morgan l’aurait senti, si sa magye avait provoqué tout cela.

Je lui étais si reconnaissante que j’ai failli lui sauter au cou.

— Si ce n’est pas elle, qui, alors ? a demandé Erin.

— Ciaran, a suggéré Hunter.

— Hunter, a-t-elle répondu en levant les yeux au ciel. Tu sais très bien que la proximité est cruciale dans la télékinésie, même pour un sorcier aussi redoutable que Ciaran. Il ne pourrait pas contrôler des livres de la bibliothèque de Widow’s Vale alors qu’il est en Espagne. C’est tout simplement impossible.

— Vous aussi, Erin, vous étiez à la fois au cercle de samedi et à la bibliothèque, ai-je rétorqué. Et il n’y a eu que ces deux incidents télékinésiques.

— Vraiment ? a-t-elle susurré, en haussant les sourcils.

J’ai réfléchi à cent à l’heure et j’ai eu la nausée en repensant à mes livres de cours bondissant de mon casier et s’éparpillant sur le sol.

— Peut-être pas, ai-je admis.

Sky a écarquillé les yeux et Erin s’est adossée à sa chaise. Hunter a mis les mains dans ses poches en attendant que je m’explique. Je leur ai décrit brièvement la scène en m’attendant à ce que Hunter me reproche de ne pas lui en avoir parlé. Je m’inquiétais pour rien. Il a juste tourné la tête pour regarder dehors.

Sky a été la première à rompre le silence :

— Alors… que devons-nous faire ?

— Nous devons brider les pouvoirs de Morgan, a expliqué Erin en les dévisageant l’un après l’autre. Tout de suite.

Sky a jeté un coup d’œil interrogateur vers Hunter.

— Ce rituel n’est pas à prendre à la légère, a-t-il rétorqué, toujours face à la fenêtre.

— Es-tu prêt à le tenter tout de même ? Quelqu’un aurait pu mourir, aujourd’hui. Morgan aurait pu mourir.

Hunter s’est tourné vers moi. Son regard était un puits de douleur. Dis-lui ! aurais-je voulu hurler. Dis-lui que je n’y suis pour rien ! Cependant, il s’est contenté de souffler :

— Je suis désolé, Morgan.

Sky a fait grincer sa chaise en s’écartant de la table.

— J’ai des vêtements blancs en haut, a-t-elle déclaré. Suis-moi, Morgan.

Je n’arrivais pas à croire que tout cela était réel, que Hunter n’intervenait pas. J’ai cillé pour chasser les larmes amères qui me montaient aux yeux. J’aurais voulu protester et crier à pleins poumons, mais pour dire quoi ? Qu’est-ce que je ressentirais si je refusais qu’ils brident mes pouvoirs et que, ensuite, il arrivait malheur ?

C’est temporaire, me suis-je dit en suivant Sky dans sa chambre à l’étage. J’ai essayé de me raccrocher à cette idée.

Lorsque je suis redescendue quelques minutes plus tard dans une tunique et un pantalon blancs, Hunter avait déjà tracé un cercle. Au centre trônait une vasque en pierre remplie d’eau et entourée de bâtonnets d’encens. Les fumées épaisses et odorantes qui s’en élevaient saturaient l’air. Ces fragrances inconnues, lourdes et terreuses, m’évoquaient des grottes et des forêts profondes. Le soleil avait disparu rapidement et seules quelques chandelles vacillantes éclairaient la pièce.

Quand je suis entrée dans le cercle, Hunter l’a refermé derrière moi. Chacun de nous se tenait sur l’un des points cardinaux, près d’un élément. Hunter côtoyait la terre, Sky, l’air, Erin, l’eau et moi, le feu.

Erin a entonné une incantation à voix basse :

 

Acarach ban-dia

Acarach dia

Do cumhachd, do aofrom

Séol lamh

Bann treòir

 

L’eau a commencé à frémir et à luire dans la vasque. Pendant une seconde, on aurait dit de l’or liquide. Puis une lumière a jailli de son centre – petite mais aveuglante, tel un bout de charbon aussi incandescent que le soleil. Je ne pouvais pas la regarder en face. Au bout d’un moment, la braise a projeté une colonne de lumière assez brillante pour illuminer la pièce d’un éclat blanc éblouissant. Elle était parcourue d’étincelles qui semblaient autant de confettis argentés.

Une étincelle identique a crépité dans ma poitrine – une lumière vive grandissait en moi. Je me suis sentie plus vivante, puis puissante que jamais, c’était merveilleux. Mon cœur s’est serré sous l’émotion et j’aurais voulu crier : « C’est magnifique ! » Je n’en ai pas eu le temps.

Une fumée noirâtre hideuse est remontée du fond du bassin et s’est déversée sur le sol dans toutes les directions. Au bout d’une dizaine de centimètres, elle s’est élevée au-dessus du sol, non en se dissipant normalement dans la pièce comme elle aurait dû le faire, mais en se dressant comme des sortes de barreaux, ou de longs doigts crochus, autour de la colonne de lumière. Les volutes noires se sont ainsi dressées jusqu’au plafond avant de se refermer sur la lumière, telle une serre noire implacable.

J’ai eu l’impression de suffoquer. Ma flamme intérieure faiblissait, prise dans l’étau de cette serre ténébreuse. Je suis tombée à genoux.

Hunter, Sky et Erin ont commencé à chanter. La douleur qui me vrillait la poitrine s’est peu à peu dissipée et j’ai retrouvé mon souffle, même si je frôlais toujours le malaise. Les doigts noirs ont écrasé la colonne lumineuse dans la vasque jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un peu d’eau grise parcourue de petites étincelles blanches, tel un ciel d’orage miniature zébré d’éclairs. Le chant s’est interrompu. Je savais que Hunter, Sky et Erin avaient fait leur possible pour m’aider. Pourtant, une migraine lancinante me mettait au supplice et j’ai dû ravaler une montée de bile.

Le temps s’est figé un instant dans la pièce.

— Morgan, a alors murmuré Hunter en venant m’aider à me relever.

— Je vais bien, ai-je rétorqué en le repoussant.

Malgré son air peiné, je ne me suis pas excusée. Je me suis redressée, les jambes flageolantes.

— Morgan, tu devrais manger quelque chose, a suggéré Erin.

L’idée de nourriture me dégoûtait. Et je n’avais qu’une hâte : déguerpir au plus vite. Pour l’instant, j’étais incapable de les regarder en face. Pas même Hunter.

— Je mangerai chez moi, ai-je répondu.

J’ai jeté un coup d’œil à la pendule au-dessus de la cheminée : dix-neuf heures trente ! Bon sang, la « soirée famille » devait commencer à dix-huit heures ! Je me suis rappelé le ton enjoué de ma mère lorsque je lui avais parlé plus tôt au téléphone et une nouvelle vague de nausées est montée en moi. Comment avais-je pu faire faux bond à ma mère pour prendre part à cette horrible cérémonie ?

— Je dois y aller, ai-je ajouté en titubant vers l’escalier.

Voyant que Sky se précipitait pour m’aider, je l’ai arrêtée d’un geste.

— Je vais bien, ai-je insisté. Laisse-moi.

Les mâchoires serrées, je suis parvenue tant bien que mal à l’étage, où je me suis rhabillée. Lorsque je suis redescendue, mes idées étaient un peu plus claires, même si la migraine était toujours extrêmement douloureuse.

— Je te ramène, a proposé Hunter.

— Je suis venue avec Das Boot, ai-je répliqué. Ne t’inquiète pas, je suis capable de conduire.

Je me dirigeais déjà vers la porte lorsqu’il m’a rappelée :

— Morgan…

Son ton trahissait sa peine. Je me suis forcée à me tourner vers lui, à le regarder en face. En voyant sa mine pâle et soucieuse, j’ai compris que lui non plus n’avait pas voulu qu’on en arrive là.

— Appelle-moi plus tard, a-t-il dit simplement en posant une main sur mon épaule.

— D’accord.

Nous sommes restés un instant silencieux, les yeux dans les yeux. Ses prunelles vertes me transmettaient tout un monde de pensées et de sentiments. Il m’aimait. Il avait peur pour moi. Il ne voulait pas qu’il m’arrive malheur.

J’ai conservé ce regard dans mon cœur tout au long du trajet qui m’a ramenée chez moi. Lui seul a réussi un tant soit peu à me réconforter.

 

* * *

 

— Où étais-tu donc passée ? m’a interrogée ma mère à la seconde où je suis rentrée.

Ni « Bonjour », ni « Tout va bien ? ». Elle était assise sur le canapé, les bras croisés sur la poitrine. Mon mal de crâne semblait sur le point de me fendre le cerveau.

— Je suis désolée… ai-je répondu en me frottant la tempe gauche.

— Ça ne suffit pas, m’a coupée ma mère. Que se passe-t-il, Morgan ?

Je ne savais pas quoi dire. Je suis restée là, les bras ballants.

Elle a levé les mains en l’air.

— Qu’est-ce que je suis censée faire, Morgan ? Hein ? Tu savais que cette soirée était importante pour moi… Tu aurais au moins pu me prévenir que tu ne venais pas !

Elle a pris appui sur ses bras pour se lever du canapé.

Que lui raconter ? Jamais je n’aurais pu lui faire comprendre ce qui s’était passé ce soir. D’ailleurs, je ne le souhaitais pas. L’incident à la bibliothèque, le rituel pour brider mes pouvoirs… tout cela était bien trop effrayant pour moi, alors, pour ma mère…

— Je ne sais pas, ai-je marmonné.

— Eh bien, comme ça, nous sommes deux.

Elle a soupiré avant de poursuivre :

— Je suis désolée, ça ne peut plus durer. J’ai essayé de dialoguer avec toi. Maintenant, on va passer aux punitions. Tu es privée de sortie.

Alors que j’allais protester, je me suis ravisée. Elle avait raison.

— D’accord.

— Je parle sérieusement, Morgan. Pas de visites non plus, ni de téléphone, ni de télévision – rien que tes devoirs, pendant quinze jours.

J’ai fermé les yeux, au trente-sixième dessous.

— D’accord.

— Regarde-moi ! m’a ordonné ma mère. Je t’aime, chérie.

Son ton n’avait rien de sentimental, elle énonçait juste un fait.

— Je ne comprends pas ce qui se passe, mais je refuse de perdre ma fille à cause de ça, c’est clair ?

— Oui.

— J’ai terminé, a-t-elle ajouté après un court silence. Pour l’instant.

Alors que je me tournais vers l’escalier, je me suis arrêtée un instant.

— Maman ?

— Quoi ? a-t-elle soufflé d’un ton las.

— Je suis sincèrement désolée.

Comme elle ne répondait pas, j’ai gagné l’escalier d’un pas lourd. La moindre de mes fibres musculaires était endolorie. J’avais mal à la tête, et le cœur gros. J’ai repensé à Hunter, au regard qu’il m’avait adressé juste avant que je m’en aille. Cette fois, au lieu de me réconforter, il n’avait fait qu’empirer les choses. Je voulais l’appeler. J’avais besoin d’entendre sa voix. Et maintenant, c’était impossible.

Lorsque je me suis allongée, ma migraine s’est un peu estompée. Je me demandais à quel point mes pouvoirs étaient limités. Erin m’avait assuré que je pourrais toujours lancer des sorts de base. Est-ce qu’il m’était encore possible d’envoyer un message télépathique à Hunter ? Hunter, ai-pensé, Hunter, j’ai besoin de toi.

Le vide abyssal qui s’est ouvert en moi m’a fait comprendre que cela ne fonctionnait pas. J’ai réessayé, encore. Et encore. Et encore. Même si je ne recevais pas de réponse, je n’ai pas abandonné. Je ne le pouvais pas.

Je ne savais pas quoi faire d’autre.

L'appel
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